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SMLH 83 Comité de Draguignan Conférence sur la résistance dans le Var durant la seconde guerre mondiale.

Publié le 28 avril 2023

Le 07 avril 2023, dans le cadre des activités culturelles le comité de la SMLH de Draguignan a organisé sous la houlette de son président le général Alain Vigreux une conférence sur la résistance dans le Var durant la seconde guerre mondiale.


Cette présentation, fruit d’un long travail de recherche et d’un investissement personnel remarquable, a été réalisé avec brio et compétence par le Major Michel Delannoy dont voici un bref résumé de l’auteur (texte et photos ci-dessous):


La Résistance varoise naît dès 1940, de manière spontanée, plutôt dans les milieux intellectuels, après la mise en place du régime de Vichy. Cependant, la guerre est terminée, le Var est en zone libre et la plupart des habitants sont préoccupés avant tout par les soucis ’approvisionnement.

Progressivement, cette Résistance se développe, principalement par une « infiltration » des administrations : préfecture, sous-préfectures, mairies, PTT, SNCF… on cherche à connaître ceux en qui on peut avoir confiance, et préparer l’après… et ceux dont il faut se méfier, proches du régime de Vichy ou des Allemands. Ce sera le travail du NAP, le Noyautage des Administrations Publiques dont le Dracénois Georges Cisson fut le responsable régional, fusillé par la milice marseillaise en juillet 1944. C’est aussi la mise en place de nombreux réseaux de renseignements, indispensables pour préparer l’insurrection (F2 Azur, Marco-Polo, Gilbert-Sosie, Petit-Michel…). En parallèle, de nombreuses publications clandestines sont diffusées, parfois imprimées en grand nombre, telle la « Provence libre », tirée à plus de 30.000 exemplaires !

A compter de 1943, la résistance évolue nettement et s’organise. D’abord, en conséquence directe de la mise en place du STO, Service du Travail Obligatoire qui envoie les jeunes en Allemagne. Puis, du fait de l’occupation italienne, suivie de celle allemande en septembre. Ainsi, c’est la Résistance armée qui prend de l’ampleur. On « prend le maquis », on sabote, on harcèle… 2 courants dominent : les fidèles du général de Gaulle via l’Armée Secrète, tel le Maquis Vallier, et les FTP, Francs-tireurs et Partisans, issus du mouvement ouvrier communiste. Leur nombre est relativement faible, tout comme leur armement.

En 1944, sous l’impulsion de Jean Moulin, émissaire du général de Gaulle, la Résistance s’unifie, Ainsi, les différents courants armés sont réunis dès février sous la bannière FFI, Forces Françaises de l’Intérieur. En juin, cette Résistance se découvre, pensant que le débarquement provençal suivrait aussitôt celui de Normandie, ce qui ne fut absolument pas le cas. De nombreux résistants sont alors identifiés, arrêtés, déportés, fusillés. C’est la période noire de la Résistance varoise.

À compter du 15 août, date du débarquement provençal, la Résistance prend un rôle actif : guider les troupes françaises et américaines, et progressivement renforcer les rangs de la 1ère armée française. Mais surtout lancer l’insurrection pour se libérer du double joug allemand et vichyste. En moins de 15 jours, avec l’aide des Alliés, le Var est libéré. Mais c’est un lourd tribut payé par cette Résistance dans ces combats de la libération, près de 80 morts pour la seule ville de Toulon.

Aujourd’hui, de nombreuses plaques, de nombreuses stèles, de nombreuses rues témoignent de leur engagement, leur rendant ainsi hommage afin qu’ils ne soient jamais oubliés.

L’assistance a manifesté son intérêt par de nombreuses questions et de vifs applaudissements ont conclus la présentation du Major Michel Delannoy. La discussion s’est poursuivie lors du déjeuner organisé au sein de la structure d’accueil. En effet, Le comité de Draguignan entretient des liens étroits et constructifs avec le lycée professionnel Léon Blum. Ce dernier met sa salle de conférence et le restaurant pédagogique à la disposition du comité de Draguignan, qui a participé à la réalisation du projet « Food Truck » : D’une part, le lycée propose les repas non consommés en salle de restauration et d’autre part les élèves peuvent déjeuner à moindre coût.

Cette activité a été un réel succès, eu égard à la qualité de la présentation, des agapes qui ont suivies et à la participation assidue des membres du comité de Draguignan. Cette manifestation a contribué au prestige et au rayonnement des valeurs de l’ordre, au devoir de mémoire et in fine au développement de la culture dans le département du Var.