Néo Verriest

Etudiant en Histoire à Grenoble depuis la rentrée universitaire 2022, Néo vient tout récemment de terminer sa Licence. Il était encore collégien à Toulon, en Troisième, quand il s'est penché pour la première fois sur la mémoire de la Résistance et de la déportation, après avoir appris que son voisin, René Pelletier, avait été résistant FTPF dans le Pas-de-Calais. Il avait été marqué chez René par l'empreinte toujours vive que ces évènements lui laissaient, ce que partageaient tous les témoins - résistants, combattants et déportés - avec qui il a eu la chance de pouvoir s'entretenir. Certains avaient à cœur de transmettre, d'autres le faisaient davantage pour « laisser une trace » comme il a pu l’entendre. Tant d'années les séparaient de la guerre – trois quarts de siècle, toute une vie ! – mais l'évocation de ces souvenirs était toujours source d'émotion, parfois même d'inquiétude. Il a par la suite fait la rencontre de son amie Jacqueline Bonifay, résistante alsacienne internée dans un camp de redressement nazi dans le Bade-Wurtemberg, avec qui il a entretenu de très fortes relations jusqu'à sa disparition il y a trois ans. Il a alors réalisé pour le journal de son collège - Voltaire - un numéro retraçant une douzaine de témoignages.

Il est alors parti à la rencontre des derniers témoins de cette page d'histoire pour recueillir leur témoignage, selon le même rituel : enregistrement et captation vidéo de leur entretien, puis retranscription. Il a ainsi fait, en six ans, le tour de France : le Sud-Est, puis la région parisienne, le Sud- Ouest et le Grand Est pour terminer. Il a recueilli approximativement 180 témoignages : parmi eux des figures connues - Marie-José Chombart de Lauwe, Ginette Kolinka, Odette Nilès, la fiancée de Guy Môquet... - et d'illustres anonymes.

Il a été amené depuis 2021 à organiser plusieurs conférences dans des établissements scolaires - collèges, lycées et même écoles primaires - avec des anciens résistants, déportés et enfants de la guerre. Il a ainsi organisé la venue depuis Paris et Grenoble jusqu'à Toulon d'Esther Senot, survivante d'Auschwitz, en avril 2023 ; de Jean Lafaurie, résistant FTP déporté à Dachau et de son amie Elisabeth Fabre, responsable de l'hôpital clandestin des Glières et membre de l'Armée secrète, en juin 2024 ; de Léon Placek, déporté à Bergen-Belsen, en février 2024. Des moments particulièrement forts en émotion pour nos témoins comme pour les élèves.

Il continue, très humblement, à s'impliquer pour la transmission de la mémoire auprès de nos derniers témoins qui, d'année en année, nous quittent progressivement. En outre, il est bénévole aux Petits frères des Pauvres dans l'Isère depuis trois ans et il participe au suivi de personnes âgées en situation d'extrême isolement.