Dordogne : Riposte au sabre contre le cancer
Annie Le Cam, présidente du comité féminin Dordogne pour le dépistage des cancers, a de quoi être fière : un second projet qu’elle a porté est labellisé L’Honneur en action. Cette fois, il s’agit de « Escrime et cancer du sein », initiative qui aide les femmes à se reconstruire et à reconquérir l'estime d’elles-mêmes par ce sport, après avoir subi une opération.
« Ce prix est une immense joie, pour le comité et pour toutes les personnes qui défendent la cause du dépistage en Dordogne », se réjouit Annie Le Cam. « C’est aussi une magnifique reconnaissance pour les clubs d’escrime qui nous accompagnent dans le projet.» Grâce à cette distinction reçue de la SMLH, la présidente du Comité féminin Dordogne pour le dépistage des cancers a pu remettre la somme de 5 000 € aux clubs d’escrime Périgueux L'Épée et Cadets de Bergerac, tous deux engagés dans le dispositif « Riposte » (Reconstruction, image de soi, posture, oncologie, santé, thérapie, escrime). Un don de 15 000 € a également été effectué auprès du service d’oncologie du centre hospitalier de Périgueux.
Pour les présidents de la SMLH 24 et du comité de Périgueux-Nord Dordogne, François Colomès et Éric Lelogeais, le prix attribué à Annie Le Cam est amplement mérité : « Son action, au travers de son comité, sert une cause d’intérêt général et son engagement citoyen est un exemple », estime François Colomès. « Elle fait beaucoup pour la Dordogne et nous avons la chance de compter une personnalité comme elle dans notre monde associatif », ajoute Eric Lelogeais.
Des maîtres d’armes spécialement formés
Des maîtres d’armes spécialement formés
Fondée en 2012 à Toulouse, par le Dr Dominique Hornus-Dragne, la solution « Riposte » s’adresse aux femmes ayant subi une opération pour un cancer du sein. En effet, l’activité physique est à encourager dans les suites de la maladie et l’escrime se révèle particulièrement adaptée : « Non seulement cette discipline améliore la récupération fonctionnelle, mais elle permet également d’éviter les modifications de posture après une mastectomie, notamment le repli de l’épaule », indique Annie Le Cam. «Les pratiquantes sont encadrées par un maître d’armes spécialement formé. Grâce à l’utilisation du sabre, dont l’apprentissage est rapide et ludique, elles retrouvent peu à peu la mobilité du haut du corps par des gestes doux. L’objectif est de les amener vers la reconstruction médicale, sociale et de les aider à retrouver confiance en elles. » Annie Le Cam parle en connaissance de cause, ayant elle-même traversé l’épreuve du cancer du sein, il y a de nombreuses années...
Infatigable et passionnée, elle s’investit presque à temps complet dans son comité et ce, depuis vingt-deux ans. La promotion du dépistage des cancers en Dordogne est un combat qu’elle mène sur le terrain, en multipliant les contacts sur les marchés ou auprès des élus locaux : « Il y a toujours des vies à sauver et ma plus belle récompense, c’est de recevoir une lettre ou un témoignage de femme, qui me dit que le dépistage lui a sauvé la vie ». Investie depuis 2001 en faveur du dépistage du cancer du sein, son association a élargi ses activités aux dépistages du cancer du colon en 2008 puis du col de l’utérus à partir de 2018. « Ce sont des programmes nationaux et nos actions concernent aussi bien les femmes que les hommes désormais », souligne-t-elle.
Octobre rose, un temps fort en Dordogne
Octobre rose, un temps fort en Dordogne
En cette mi-juillet, le téléphone d’Annie Le Cam commence déjà à sonner pour organiser la campagne d’Octobre rose en Dordogne. « L’organisation de la manifestation est un temps fort que je m’efforce de porter chaque année dans le département. Si l’implication des communes est en constante augmentation (122 ont participé en 2022) nous sommes malheureusement en manque de bénévoles », regrette-t-elle. Mais elle ne cède pas à l’abattement : « Il faut se battre, on n’a pas le choix et cela en vaut tellement la peine ! Diagnostiquer un cancer à un stade précoce favorise les chances de guérison. Les traitements et les séquelles sont moins lourds que lors d’une détection à un stade avancé. Alors je continue et les belles rencontres qu’il m’est donné de faire entretiennent mon énergie et ma motivation ! »
Déjà un prix L'Honneur en action en 2012
Annie Le Cam, chevalier de la Légion d’honneur, promotion 2008, s’était vu remettre le Prix L’Honneur en action en 2012, pour le projet « Faire du corps l’allié majeur des traitements anticancéreux ».
Un accompagnement élaboré à partir des résultats positifs obtenus par le triathlète Lionel Roye, qui mettait en œuvre des activités physiques adaptées pour les personnes opérées d’un cancer.
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.