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Événement

SMLH 83 Comité de Brignoles - Conférence de Carole Fritz, sans doute l'une des plus remarquables organisées à Néoules

Publié le 25 octobre 2023
Carole Fritz est une personne non seulement formidablement compétente mais très attachante. Derrière sa modestie naturelle, elle cache une expérience considérable.
 
J’ai lu la liste de ses travaux, de ses responsabilités d’organisatrice ou même d’enseignante, il faut plusieurs pages pour en faire simplement le décompte.Tous les pays du monde qui découvrent une nouvelle grotte décorée quel que soit le continent la réclament pour venir apporter son expertise : Californie, Texas, Andalousie, Afrique du Sud, Île de Pâques au Chili, Australie, Azerbaidjan, Egypte, Espagne, Alaska … et bien sûr beaucoup de régions françaises, un pays béni pour la quantité et la qualité des grottes qu’on y découvre. Et c’est aussi un peu pour cela qu’elle est désormais la directrice du programme de recherche qui étudie la fameuse grotte Chauvet, le plus ancien témoignage, - 36 000 ans, d’une oeuvre d’art humaine qui se déroule sur 150 m de long !
 
Carole est une des rares chanceuses à pouvoir pénétrer dans la vraie grotte chaque année au mois de mars alors que nous, pauvre pékins, sommes condamnés au fac-similé par ailleurs remarquable et qui mérite au moins une visite à Vallon Pont d’Arc.
 
Mais malgré toutes ces tâches, Carole reste très active dans la recherche pure et ne vient-elle pas de démarrer une nouvelle piste de travail en abordant les arts rupestres d’une manière pluridisciplinaire où l’imagerie, la chimie, la physique, la psychologie et bien sûr l’archéologie sont mises en oeuvre simultanément, et le tout dans le laboratoire parisien qu’a fondé Philippe Walter, un de nos précédents conférenciers qui nous avait parlé en particulier de la Joconde.
 
Elle reste cependant toujours attachée à la Maison des Sciences de l’Homme à Toulouse, ville du Sud-Ouest à peu de distance de toutes les grottes décorées française. Je reprends un de ses propos : "J’étudie au cœur des grottes ou sur de modestes fragments d’os, d’ivoire ou de pierre conservés dans des musées, comment ces chasseurs-artistes ont dessiné une vision du monde portée par un bestiaire choisi, des signes et très peu de représentations humaines. Ils nous laissent pour délicate mais, ambitieuse mission, d’en retrouver la ou les significations. "
 
 
 

Marc J. Ledoux

Expert, Comité de Brignoles Saint-Maximin