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SMLH 83 Comité de Draguignan et du Haut Var - Conférence sur les surnoms des villages du Var

Publié le 04 octobre 2024
Crédit: Village AIguines

Pour débuter le cycle 2024-2025, c’est Madame Marie-France Guigoni, « souto-sendi » de la maintenance de Provence et responsable du Félibrige pour le Var Oriental qui a donné une conférence dont le thème était « les surnoms des villages du Var ».

 

 

Madame Guigoni, retraitée du ministère des finances où elle était contrôleur principal, s’est intéressée très tôt à la langue provençale, poussée par un fort attachement transmis du fait de ses racines familiales. Membre du Félibrige depuis de nombreuses années, titulaire de la « Cigale d’argent », (décoration conférée par l’association), elle se consacre depuis sa retraite à l’enseignement du provençal dans les communes du Muy, de Trans en ¨Provence et de Lorgues, ainsi que dans l'école primaire de Trans en Provence. En cette année 2024, 120e anniversaire de l’attribution du Prix Nobel de littérature à Monsieur Frédéric Mistral pour son œuvre « Miréio » (Mireille), il nous avait semblé opportun de s’intéresser au Félibrige au travers d’une conférence sur les surnoms des villages du Var, puisque ceux-ci sont tous issus du Provençal, ou presque.

Les surnoms des villages du Var sont liés à différents facteurs, que l’on peut classer en quatre grandes catégories : l’origine géographique, l’histoire, des facteurs physiques et enfin des facteurs moraux.

Certains surnoms de village sont liés à leur localisation dans des zones marécageuses, comme Collobrières dont les habitants sont surnommés « lei moufu » (ceux qui ont de la mousse, comme les arbres).

D’autres tirent leur surnom d’évènements historiques passés parfois traumatisants. C’est le cas de Signes, dont les habitants sont surnommés « leis estranglo evesque » (les étrangleurs d’évêque) conséquence de l’assassinat par la population du village, de Monseigneur Ragueneau en septembre 1603 lors d’une de ses visites.

Parfois, ce sont aussi les caractéristiques physiques qui donné naissance aux surnoms du village. C’est le cas du Muy dont les habitants sont surnommés « lei cambo de cassolo » (les jambes flageolantes) à cause des troubles de circulation sanguine apparemment liés à la présence des deux rivières qui entourent le Muy (Nartuby et Argens).

Enfin, certains noms sont liés à des facteurs moraux. C’est le cas d’Aiguine, dont les habitants sont appelés « lei sourcié » (les sorciers) depuis le moyen-âge, parce qu’une femme y pratiquait la magie dans un lieu appelé « ferme de la médecine » et les gens venaient de loin pour se faire soigner.

En guise de conclusion, un village dont le surnom est lié à plusieurs facteurs. Il s’agit de Pourrière, en latin, « campus putridis » après la victoire de Marius Caius sur les Teutons en 102 av JC. « Pourriero » viendrait donc de « pourri » car les innombrables cadavres laissés sans sépulture auraient pourri surplace, mais pourrait aussi provenir du mot provençal « pòrri », qui signifie « poireau », du fait que ce légume était cultivé en grande quantité dans cette région.

Ce fut une conférence vivante, propice à de nombreuses questions et itérations entre la conférencière et les auditeurs, qui ont pu à cette occasion recevoir des informations sur la « petite histoire » des communes Var et sur la langue provençale, ainsi qu’un rapide aperçu du Félibrige et de sa vocation.

Après avoir chaleureusement remerciée Madame Guignoni pour son exposé, tous se sont retrouvés au restaurant du lycée Léon Blum pour le traditionnel déjeuner du comité.

 

Alain Vigreux

Président du Comité de Draguignan et du Haut Var