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SMLH 83 Comité de Fréjus Saint-Raphaël La cérémonie de ce 8 mai à Fréjus restera dans nos mémoires
Dans l'écrin de la cérémonie du 78ème anniversaire de la victoire des alliés, ont été remis les insignes de la Légion d'honneur à deux humbles héros de la seconde guerre mondiale et de la guerre d'Algérie, par notre président de section Alain Marais :
- Mr Manuel Miranda, sans doute un des derniers soldats encore en vie de la libération de la France
- Mr Jean-Marie Remy qui s'est illustré pendant la guerre d’Algérie à de nombreuses reprises.
Les cadets de la Défense du 21ème RIMa préparés à l'événement par leur Marraine, présidente du comité SMLH, ont été très émus et impressionnés.
Yvette Destot
Félicitations à nos deux récipiendaires !
Manuel Miranda est né en Algérie à Tassin dans l’Oranais le 31 décembre 1925, fils de modestes commerçants, il est le second d’une fratrie de 5 enfants. Après une enfance et une adolescence insouciante, il est appelé à 18 ans en 1943 et participe à la campagne de France dans la 5ème DB, Il est aujourd’hui sans doute un des derniers humbles héros vivant de la libération de la France . Il est médaillé militaire. Il a appris par notre entremise sa nomination à l’ordre de la LH avec beaucoup d’émotion . Mr Miranda a 98 ans et sa mémoire est très défaillante, mais il a pu avec plaisir me narrer sa jeunesse algérienne et avec fierté sa campagne de France. Il est démobilisé en 1945 et il travaille alors avec ses parents dans leur commerce. Il se marie en 1955 après une joyeuse vie de jeune homme ; c’est la guerre d’Algérie, son fils nait en 1956. Comme la plupart des pieds noirs (il est pied noir d’origine espagnole) il quitte l’Algérie en 1962, les poches vides. Sa fille naîtra en France en avril 1962. Après Lyon où il tiendra un bar restaurant, il rejoint Fréjus où il sera chauffeur de taxi pendant 18 ans. Il prend sa retraite à 67 ans ; il participe alors activement aux évènements des associations patriotiques dont il est membre.
Jean-Marie Rémy est né le 11 juillet 1939 en Syrie à Deir Ez-Zor, où son père militaire de carrière est affecté en garnison. Il est le cadet d’une fratrie de 4 enfants. Son père rejoint le général de Gaulle à Londres, ainsi que son frère aîné qui sera tué lors du débarquement. Il rentre en France avec sa famille dans la région de Toulouse où son père est muté pour commander la région ouest sud-ouest. Il perd son père à 15 ans. Après une scolarité chez les jésuites à Toulouse, il devient surveillant dans divers établissements scolaires en France au gré de ses emplois.
Après le bac il s’engage pour 4 ans dans l’armée et rejoint l’Algérie où il combattra dans le 9ème régiment de hussard. Jeune officier Il se distingue et il est cité à deux reprises à l’ordre de la brigade et du régiment. Fils d’un grand soldat, grand officier de la LH il honore ainsi la mémoire de son père.
Il rejoint la métropole en 1961 avant l’indépendance de l’Algérie ; de retour à la vie civile, après plusieurs expériences professionnelles, il crée une entreprise en Ile de France où il termine sa carrière. Il a deux filles, il se retire à Fréjus pour sa retraite. En novembre 1998, il reçoit la médaille militaire
Son histoire familiale est empreinte des turbulences de l’Histoire du début du 20ème siècle. Sa mère née en Ukraine, de noble famille propriétaire terrienne s’exile chassée par l’armée russe ses parents sont assassinés ; depuis Odessa elle rejoint Istanbul où elle rencontre son futur mari né à Paris de mère polonaise et de noble extraction. Engagé dans l’armée russe blanche à 17 ans, en 1919 il a rejoint l’armée Française, où il poursuivra une carrière militaire exemplaire et engagée, sur les territoires méditerranéens coloniaux et sous tutelle française, avant de participer à la libération de la France, pourquoi il restera le héros dont la stature confine Jean Marie à une extrême humilité. Espiègle et modeste, Jean-Marie est fier aujourd’hui de recevoir cette distinction personnelle, hors de l’ombre de son père, mais qu’il lui dédie intimement .
Les Cadets de la Défense du 21ème RIMa et leur marraine, Yvette Destot